Le blog de jack

Nous voilà revenus sur la Rangitata river. Debout à 6 heures... Tu peux pas rater le réveil car les chiens viennent te sniffer dés que PJ est debout.... Cà sent bon le toast grillé et PJ a déjà préparé le café... Kevin est en train de faire chauffer le quad... Tout baigne. La météo n'est pas au mieux, couvert et légèrement pluvieux... Mais c'est surtout pas çà qui va arrêter le pêcheur du matin.... Départ  direction l'embouchure.. Déjà, une vingtaine de cannes sont à l'assaut du poisson...

Pas de prise pour l'instant. Les premières lueurs sont réputées pour être favorables. Effectivement un "fish on" retentit bientôt. Voilà le premier poisson tout près de la mer. Tout le monde relève sa ligne... On attend que monsieur king salmon veuille bien arriver à la berge... Il a plusieurs noms : King salmon, chinook salmon, quinat salmon.. Tout çà c'est pour désigner la même bête

Le pêcheur arrive à bout du poisson une centaine de mètres plus loin. Un ami l'aide au  "landing" (c'est à dire le mettre en sécurité sur la berge). Retour à la pêche pour les autres.... Mon voisin de droite lance un "fish on".. Re arrêt de la pêche et cette fois, le poisson est perdu par la faute d'un étourdi qui n'a pas levé sa ligne à temps... Le poisson a croisé les lignes et a cassé... C'est souvent le cas avec ces brutes de saumon.... Dommage.... Cette fois c'est à mon voisin de gauche de crier "fish on"... Putain!! et moi alors?,je sens le gaz?, mon leurre est pas le même?? C'est assez frustrant.. Kevin est pareil : bredouille pour le moment. PJ nous dit : c'est çà le saumon, c'est une pêche incontrôlable. Ce n'est pas toi qui choisit le poisson, c'est le poisson qui te choisit... La chance fait partie intégrante de cette pêche... Tu peux juste venir aux bonnes heures, aux bons spots, avec le bon leurre.. la suite, ce n'est pas toi qui l'écrit... Après 4 heures de pêche, on plie bagage sans poisson pour le deuxième jour consécutif... On essaye bien un autre point, mais kevin arrive juste à perdre un leurre... Retour à la maison pour le lunch. Cet aprem, on va faire relâche jusqu'au soir. On pique un petit somme avant d'aller rendre visite à la ferme à saumons et à la dairy farm du coin...

Sur le parcours de la ferme à saumons, on rencontre quelques spots à champignons, je note pour qu'on s'y arrête au retour... Arrivés à la ferme à saumons, on assiste à la nutrition des alevins qui sont déjà de bonne taille (10 à 12 cm).

Puis on va consulter les boxes d'arrivée.. il y a là déjà une centaine de saumons arrivés au bout de leur migration. ils peuvent rester ainsi 6 mois avant que les œufs soient à maturation..

Les œufs seront alors fertilisés manuellement avant d'être installés dans des boîtes à température constante... Les corps des saumons sont ensuite donnés pour nourrir les poulets car la viande restante, devenue blanche est inutilisable pour la consommation... (parfois plus d'une tonne). On se dirige ensuite sur la dairy farm non sans avoir ramassé les champignons avant.

Le proprio de la dairy farm est aussi un pêcheur de saumon, sympa et rigolard.. il nous accueille dans son tourniquet à traire... 50 vaches sont traites en même temps en 6 minutes 30... Chacune donne entre 12 et 15 litres de lait.... Avec environ 600 vaches ce sont donc minimum 7200 litres de lait chaque jour pour cette ferme... Et ce n'est pas la plus importante...  En même temps, PJ ramène 20 litres de lait cru juste sorti du pis de la vache.... Il sort tout un attirail pour fabriquer Camemberts et Bries.

Il ajoute de la pourriture (penicillum et autres spores) au lait et un produit pour le cailler. Il chauffe le tout à 38°C et le lait se caille. Il coupe ensuite le caillé en larges carrés. Il ne reste plus qu'à mettre le fromage à la louche dans des moule aux formes de Camembert ou de Brie.

Ensuite PJ attaque le caviar de saumon. Sa recette est  assez marrante : Il ajoute du sel à l'eau afin de la saturer. Il dispose pour çà d'une petite pomme de terre. Si la patate flotte, il y a suffisamment de sel... Il passe ensuite le caviar dans l'eau chaude afin de retirer les membranes (qui se sont rétractées du fait de la chaleur) plus facilement. Les œufs sont ensuite recueillis dans une jatte et mélangés à l'au salée. Il les laisse une minute ou deux mariner, les filtre et ajoute une grosse cuillerée de miel. Cela a pour effet de faire partir l'eau résiduelle.. il met ensuite le caviar en pot, au frigo. 6 jours après le caviar est bon à manger...

il nous en fait goûter du déjà prêt... C'est tout bonnement fabuleux... Avec un double whisky bien sûr !!... De là on s'en retourne à l'embouchure : deux heures de pêche pour rien.. juste un saumon d'attrapé alors que nous sommes une bonne trentaine... C'est pas le jour encore de la prise du premier saumon.... Décidemment, c'est "boring" (ennuyeux) comme pêche me dira Kevin.... Dîner tardif cette fois fait de côtes d'agneau avec des patates, des pumkins (citrouille) et des champignons. Super bon, on se régale... Coucher, car la fatigue se fait sentir....

 6 heures, tout le monde sur le pont... Il fait un temps magnifique... Cà fait un moment qu'on avait pas eu une belle journée comme çà.... Départ pour l'embouchure où on arrive dans les premiers.... Super, on a une très jolie place....

Commence le ballet des cuillères.... 4 saumons sont pris devant, sur les côtés, merdum.... quand est ce que çà sera nous???? Je pense à cette putain de pêche qui te fait douter de toi quand soudain, ma canne se fixe. Peut être le fond, çà arrive.... Mais non, c'est un poisson, je fais signe à Kevin : "I have a fish". Aussitôt Kevin crie "fish on" et fait dégager tout le monde qui se trouve sur la route de mon fil... Wouhaou, çà tire et çà tire fort.... Il commence à m'embarquer vers la mer. Les autres pêcheurs me disent : tiens le ici, si il te prend à la mer, t'es pas sûr de l'avoir... Je fixe donc le point.. Le moulinet chante.... Le saumon reprend du fil, puis il pique un sprint de 50 mètres et retourne au milieu de la rivière.... Tiens bon, tiens bon..!!!! Le voilà revenu à 5 mètres de la berge, je le vois, superbe !! Il est brun au dessus, violet sur les côtés , blanc dessous..... Il saute, reviens, repart, le fil tient bon... Je pense au nœud : c'est mon nœud à bars, il ne risque pas de partir..... Finalement il fatigue, Kevin s'avance pour le cueillir au bord, mais le saumon n'est pas de cet avis..... Il va repartir comme çà 6 fois.... C'est le diable ce poisson.... Que du muscle.. Mais quel plaisir... Je commence à comprendre les inconditionnels du saumon.... Une fois que tu en as un comme çà, tu as envie que çà recommence.....

Le voilà au bord... Kevin le prend par la queue et le pousse sur la dune de galets... Cà y est cette fois, j'ai mon premier, vrai, silver salmon... Le big one qui vient de la mer... C'est le top d'une vie de pêcheur.......

J'en reste assis sur les galets. J'installe le saumon dans un sac sous le quad... et je rejoins les autres pêcheurs... Cà discute avec Kevin... "C'est un français, il vient ici pour la pêche... Il est content d'avoir son premier saumon.... " Sourires, congratulations autour de moi... ils sont contents que ce soit ainsi... Sympas les kiwis.....

Je m'écarte un peu pour laisser la bonne place à Kevin qui n'a pas encore pêché de saumon.... Je reste ainsi à penser à ce poisson d'exception, c'est une réelle jubilation, c'est orgasmique comme sensation..... Une petite heure après, Les pêcheurs quittent un à un le bord, c'est plus l'heure, la marée commence à se retirer..... Je retourne près de Kevin pour discuter.. je lance la cuillère pour faire comme tout le monde... Une fois, deux fois et là, je crie "fish on", j'ai un deuxième saumon au bout.... Incroyable, les autres pêcheurs me fixent : Comment çà encore le frenchman !!! .... Même bataille que le précédent, je le sens un peu plus lourd.. Je l'ai pris plus au milieu de la rivière ce qui fait qu'il a toute latitude pour se balader, mais comme on est encore en marée haute, le courant est moins rapide que pour le précédent.. La lutte moins difficile... Je l'amène en habitué au bord de la dune de galets, Kevin le prend par la queue, c'est fait, deuxième saumon, premier doublé.... Kevin me dit : maintenant tu n'as plus le droit de pêcher, tu as atteint "le bag"....

Je suis aux anges.... Je reste assis sur le quad à contempler les autres pêcheurs, rêvant à d'autres saumons.... Quelle belle journée décidément..... Kevin continue à pêcher mais abandonne assez rapidement... retour triomphal à la maison où PJ est ravi de voir cette réussite..... Du coup, je lui dit : cet aprem, je t'aide à peindre ta maison puisque je ne peux plus pêcher de la journée... Il opine du chef, bien sûr qu'il dit, on rigolera tous les deux... On prend un petit lunch de saucisses et bacon et Kevin retourne à la pêche....

La peinture de la maison nous prendra l'aprem.. on va ensuite en ville acheter des leurres.. Ce soir c'est soirée resto, pas de dîner à préparer... On attend juste Kevin qui reviens vers 5 heures et demie, bredouille.....

On va se faire ensuite une soirée "ribeye steack" (gros beef entrelardé, super bon) avec des frites et de la salade... dessert et whisky d'accompagnement... On offre le dîner à PJ qui nous accueille... Au lit rapidement car la journée fut éprouvante.. Durant la nuit, le temps passe de variable à très mauvais... Vents violents, bourrasques de pluie.... Je pense qu'avec ce temps, on ne pourra pas aller à la pêche. Et comme d'habitude, je me trompe.... Voilà mes deux compères habillés de pied en cap de trucs chauds et imperméables... Direction les quads et expédition vers la mouth... Putain, ces kiwis, ils ne craignent rien décidément.. Arrivés sur place, le nombre de pêcheurs est quand même réduit... Ils ne sont quand même pas tous fous..... Rapidement, j'entends un "fish on" à côté de moi... Je lève les yeux sous une pluie battante... et je m'aperçois que c'est mon copain Kevin qui tient un saumon... Putain que je suis content pour lui ! J'en suis soulagé, je me sentais coupable d'avoir pêché sans lui..... Comme d'habitude, la bataille est féroce.... Mais Kevin manœuvre bien sous les conseils de PJ (un peu inutiles à mon avis car Kevin a l'habitude des gros poissons).

Voilà un séjour de pêche passionnant qui s'achève sur un score de 3 saumons ce qui semblait inespéré au départ.. On rentre à la maison pour faire les valises et dire au revoir à PJ... Sans aucun doute on se reverra....

Retour à selwyn où ma remorque bateau m'attend pour la deuxième couche de peinture... Je ferai çà demain... En attendant je débite le premier saumon pour le repas de ce soir. Seaton est invité... Nico prépare des succhis de saumon qui s'avèreront excellents.... Dîner à 8 joyeux et arrosé...

Quelle belle vie décidément...

Gros bisous à toute la tribu... plus que 2 semaines....

Salut la tribu. Dernier article voilà plus de 10 jours... Celui là, c'est le 100eme du blog, alors on va peaufiner.... Vous avez dû trouver le temps long surtout que c'était froid polaire chez vous... Ici, c'est l'été, enfin faut le dire vite parce que c'est pas forcément du soleil tous les jours... Pourri celui là d'été, comme l'été dernier en France.... On trouve quand même le temps d'aller faire quelques parties de pêche mémorables..

Entre temps il y a eu aussi le 9 février, jour anniversaire d'une naissance qui m'est chère. On avait combiné çà bien avec Kevin et sa famille. Rendez vous à Christhurch le 9 en soirée pour un resto sympa. Il y avait Vicki (kevin's wife), Kevin, Thelma (Kevin's mother), Lyne (kevin's sister), Marlene (pamela's friend), Pamela et moi... Rencontre sympathique avec une cuisine à la française, le cuistot ayant servi sur des bateaux français.. D'ailleurs, il ne rêve que d'une chose, c'est de repartir cuisiner en France..

A la suite du repas en famille, roupillon chez Marlene, trés gentille personne qui a un chat tigré et un chien dans un des faubourgs de Christchurch dévasté par les tremblements de terre.. A ce sujet, il y a des secousses pratiquement tous les jours..... Et pas des petites....  Chez Marlene, l'écran plat s'est explosé sur la table basse et les étagères de bouquins ont valsé sur la carpette pas plus tard que Noel dernier.... tout ce qui est cassable a été cassé... Drôle de vie tout de même de rester là en se demandant si le "big one" ne va pas tout anéantir..... Ils ont un certain fatalisme maintenant à Christchurch.. Ils en sont encore aux démolitions des derniers immeubles du centre ville.... Ils pensent à la reconstruction, mais n'y croient pas de trop..... Bref, Vendredi matin, rendez vous à 8 heures à la ferme de Kevin et départ pour Kaikoura sous un ciel menaçant mais sans pluie... Le trajet de 170 km est assez pénible sur la fin. On traverse une chaîne de montagnes et les routes sont très sinueuses.. Le paysage est bien sûr magnifique... On débouche sur la mer par une côte déchiquetée et on aperçoit de suite les phoques sur les rochers, les grands kelps qui ondulent au gré des vagues, les centaines de mouettes, albatros, goélands, pingouins... Une multitude de signes de vie marine intense.... De suite, on a envie d'aller faire un tour en mer.. Arrivés à la villa, c'est une bonne surprise qui nous attend (Je connaissais la villa avant et franchement ils ont fait un joli boulot de rénovation). Grand séjour avec grande TV, très belle cuisine, 3 chambres, salle de douches, terrasse ensoleillée (enfin par intermittence, faut pas non plus se croire à St tropez....).

On s'installe , on se crunche un petit lunch (pizzas) et Kevin et moi partons à la pêche... J'ai amené mes 3 crayfish pots (nasses à langoustes) et Kevin les 3 siens.. On a du boulot..: Aller pêcher de quoi boetter les nasses et aussi de quoi manger ce soir... On commence par mettre les 6 pots à l'eau car ils prennent trop de place sur le bateau.

De là, on part dans une mer houleuse dans des vagues de 2.5 mètres (c'est simple, on a du mal à voir la côte alors qu'on est à 400 mètres du rivage)... Un clapot vient compliquer la pêche avec des petites vagues furieuses qui attaquent de côté..... Pas facile aujourd'hui..... D'ailleurs, j'ai le privilège de participer à l'amorçage en donnant à la mer de la pizza toute digérée.... Bon, ok, pas la peine de rigoler, c'est pas rigolo....Kevin pensait avoir de la boette rapidement en traînant dans les chasses de barracudas.. Mais vu l'état de la mer, les barracudas se la font boudeuse et on est donc obligés de chercher le poisson à fond.... Kevin m'apprend que le blue cod, qui est un des meilleurs poissons ici, a l'habitude de manger des pierres lorsque la mer est forte pour s'alourdir afin de rester sur les récifs. Il recrache les pierres quand la mer se fait plus douce.... On organise tant bien que mal la dérive et on parvient à prendre quelques poissons de roches ainsi qu'une dizaine de blue cods qui viendront agrémenter le repas du soir.(Comme je vous parle souvent de ces poissons là, je vous mets leurs photos pêchées sur le net : A gauche le Blue cod et à droite le Maori chief)

La pêche est assez maigre et on a du mal à boetter correctement tous les casiers.... Entre temps, Stephane qui voulait absolument participer au séjour de pêche arrive à Kaikoura pour le week end.. On passe ensuite à table avec le poisson du jour.... Super.... Nuit bien méritée pour un lever à 6 heures..

La mer est toujours assez formée mais quand même moins qu'hier... Premier boulot : aller checker (vérifier) les casiers... Pas terrible: sur 6 casiers juste 7 langoustes... Kevin est un peu déçu, il pense que 2 ou 3 casiers ont déjà été visités.... Je rigole parce qu'en France, c'est pareil.. Il y a des spécialistes pour çà.. Ceux qui te disent que le meilleur temps pour le homard c'est quand il fait du brouillard.... Ne citons personne, mais on en connaît tous au moins un..... De là on repart en mer aller chercher du poisson pour les casiers.... Pas terrible non plus.. J'avise la lune qui en est à son premier quartier un peu dépassé.. C'est le moment des mortes eaux... Pas de courant... Et comme chacun sait : pas de courant, pas de poisson... D'autant plus qu'on est proche de l'étale de marée basse..... De guerre lasse Kevin finit par renoncer et on rentre au bercail.. On s'arrête en chemin pour fileter le poisson. J'en profite pour donner un dernier coup de ligne lorsqu'un bateau approche et nous dit qu'il est interdit de pêcher dans cette zone.. On ne savait pas, aussi on rentre les cannes.... Arrivés sur la page, un surprise nous attend : la voiture du "ranger" est là qui nous attend avec son 4x4 marqué "fisheries officer"..  Il demande aussitôt à voir les langoustes et nous dit qu'on a pêché en zone interdite... Mauvais temps.... On sort les langoustes une à une du sac en jute... Il contrôle avec sa mesure et nous dit qu'il y en a deux qui sont "undersize".... (sous la taille)... C'est la cata... Kevin montre qu'avec sa mesure c'est bien bon, mais le ranger explique qu'il prend mal la mesure.. En fait, il faut mesurer d'une pointe de la carapace à l'autre. Il faut 60mm pour les femelles et 54mm pour les mâles.. Mais si les pointes sont recourbées, ce qui arrive parfois, il faut prendre l'extrémité des pointes et non la largeur de la carapace... C'est subtil et il faut être au courant de cette particularité.. Le ranger bon prince, estime qu'effectivement, il n'y a pas l'intention de tricher et donne juste un avertissement (sinon c'est 250 dollars par langouste, l'amende....). Pour la pêche en zone interdite, Kevin explique que Stephane et moi sommes français, que c'est la première fois qu'on vient ici et que la zone est très mal indiquée... Le ranger dit, c'est OK, on passe l'éponge (Amende entre 5000 et 100000 dollars..... Ouf, on a eu chaud..). Kevin, qui est très soucieux d'observer les règles est quand même sincèrement peiné d'avoir été pris en faute... On rentre à la maison et on s’octroie une sieste...

Pour demain, départ à 5 heures 30 pour battre sur leur terrain, les releveurs de casiers. L'aprem on repart en mer pour aller pêcher de quoi boetter les casiers... On revient vers 7 heures, mission accomplie. Stephane m'avoue qu'il éprouve une certaine fatigue.... Je t'avais prévenu, le kiwi, c'est comme çà, opiniâtre et courageux, faut suivre...

Soirée langouste (1 par personne).. Bon dieu que c'est bon frais comme çà...

Le lendemain matin, comme promis on arrive avec la nuit sur la plage.. La mer est calme... Un  petit clapot mais rien de méchant.. Les pots à langoustes sont bourrés.. 14 langoustes dans le premier, 2 langoustes dans le deuxième, 12 langoustes dans le troisième....

Kevin y va de sa mesure et dés qu'il a un doute, la langouste retourne à l'eau... On en gardera 17 de belle taille.. Pas question que le ranger revienne à la charge..!! De là, comme d'habitude, on retourne chercher pitance pour les casiers... La pêche est un peu plus productive mais l'absence de courant se fait sentir... Lorsque soudain des centaines d'oiseaux survolent la mer à 500 mètres de nous.. Il se passe quelque chose d'inhabituel.. On voit la surface de l'eau bouger de loin... Tout çà se rapproche du bateau : c'est un banc de dauphins ( peut être deux cents)  qui font la sarabande. Kevin met le moteur en route... Les dauphins nous accompagnent aussitôt en jaillissant devant le bateau.. On tape sur la coque pour les exciter... Et là, il se mettent à faire les fous... Ils passent en nous regardant de près et bondissent hors de l'eau, certains en travers, d'autres en long, ils tracent des figures.. On n'est pas au bout de nos surprises : un grand dauphin saute complètement hors de l'eau et fait un saut périlleux complet en l'air, puis recommence quelques mètres plus loin et encore et encore... Puis comme un bouquet à ce feu d'artifice, fait un demi saut périlleux, se tient droit sur sa queue hors de l'eau et s'enfonce, droit comme un piquet dans la mer.... On en a le souffle coupé par tant de beauté..

Le banc continue à passer et s'éloigne... Dommage, aujourd'hui je n'avais pas pris mon appareil photo par crainte des éclaboussures d'eau de mer... C'est souvent comme çà avec les dauphins... Ils ne sont jamais là quand tu t'y attends, c'est toujours une surprise... Mais quelle surprise aujour'dhui... On ne voit çà qu'une fois dans sa vie... J'avais l'impression d'être au maryland multiplié par 100.....

La pêche se poursuit et on arrive a avoir suffisamment de boette pour les casiers... On les arme et on rentre. Pamela qui voulait aller pêcher du ponton avec Vicki trempe sa ligne. Kevin engage la conversation avec des coréens en train de pêcher en snorkeling.. Si vous voulez, on ira plonger cet aprem en bateau... Pourquoi pas ?! , Stephane est convié aussi... Chouette : je vais avoir l'aprem de libre. Stephane qui est déjà fatigué par la partie de pêche du matin accuse le coup : Il est increvable ce kiwi..... Comme prévu, ils rentrent vers les 5 heures de l'aprem... Crevés mais heureux, ils n'ont rien fait car la mer bougeait trop et les ondulations des kelps, le courant et la fatigue aidant ont saoulé Stéphane... Il va s'en souvenir de son séjour... D'ailleurs il me dira qu'il se sent plus kiwi qu'avant maintenant..... Il se prépare à nous quitter car il travaille le lendemain... Il en oublie son ordinateur portable à la maison... Fatigué le Séphane..... Pamela lui expédiera le lendemain par un courrier rapide car il en a besoin au boulot.. Au passage une petite photo des rochers de kaikoura... Cà travaille ici les plaques tectoniques.

Le lendemain matin 5 heures 30, tout le monde debout.... Les langoustes sont au rendez vous mais pas en abondance. Cette fois, c'est 7 jolies langoustes dans les 6 pots (un pot était retourné et ceux qui étaient dans le profond n'ont rien donné).... On pêche de quoi nourrir les casiers et on s'en retourne..  Bonne sieste l’après midi.. Le soir Vicki, Kevin et Pamela partent jouer aux machines à sous dans Kaikoura... Pour ma part, je pars au lit car j'ai besoin de récupérer un peu... Mardi matin 5 heures : Grand festival de langoustes. On devient bon dans le placement des pots : 21  langoustes dans le premier, 14 dans le deuxième...

Et dire qu'on ne peut en garder que 12 !!!!.... Les plus belles rejoignent le sac les autres repartent vivre leur vie de langouste.... Le beau temps n'étant pas annoncé pour le lendemain, on décide de rentrer les crayfish pots. D'ailleurs le frigo est plein de langoustes et on n'a plus de place pour les mettre.. On ira chez un copain de Kevin qui a un grand congel..

La pêche ne donne rien du tout, on est à l'étale... Du coup on rentre de bonne heure car Kevin veut rendre visite à Joe et Ross qui ont emménagé dans un lodge de chasse... C'est eux les gérants.... A quelques kilomètres de kaikoura , dans les montagnes, on découvre un luxueux pavillon de chasse. Ici grands cerfs, sangliers, biches parcourent les bushs sauvages.. Je vous parle pas des volatiles, autres lapins et lièvres en abondance ici.... C'est un petit paradis pour chasseurs.

Joe est heureuse de nous retrouver... Melissa leur fillle s'est mariée cette année (Vous vous souvenez, l'année dernière, elle avait pris un superbe saumon de 10 kilos), elle nous montre les photos... Nous offre un lunch sympa et me demande si je viendrai au lac Sunmer cette année... ben non, ils y vont pour Pâques et moi je repars le 22 mars... Dommage....

Ce sera pour l'année d'après.... On rentre à Kaikoura dans le début de l'après midi. On fait un petit tour sur la plage avec la canne de surfcasting... Je montre à Kevin comment jouer à l'awalé, ce jeu africain si particulier plein de finesses et de tactiques... Puis on calcule un peu les courants de marée : la meilleure heure de pêche c'est entre 6 et 8 heures ce soir.... Tu parles qu'on va essayer, c'est sûr... Effectivement à 5 heures on est sur l'eau, direction les récifs.. Et là, la théorie se vérifie : on fait une pêche du tonnerre de 6 à 8... "Very cleaver the frenchman" dira kevin. Mais non pas si intelligent, j'ai juste appliqué les principes de la pêche au bar.... Quoiqu'il en soit, on ramène un bon 6 kilos de filets de blue cods et maori chefs.. On aura du poisson frais à ramener.. Retour à la maison et là, on voit un Moki (un poisson qui ressemble à une daurade) sur la terrasse.

Tiens pamela a été à la pêche... Ben finalement, non, des jeunes qui pêchaient là, lui ont donné... Sympa.... (Photo du Moki)

Au dîner : pamela a préparé un morceau de porc au four : la peau est craquante à souhait, avec une sauce brune, c'est super. Kevin est aux anges car il n'a pas à faire la cuisine.. Pour lui c'est vraiment les vacances...

Le lendemain matin 5 h 30, çà devient la norme.... Je me lève et entend souffler le vent par rafales... Je me dit qu'on va rester au lit pour ce dernier jour.. Ben non, On y va, "to have a look" (pour jeter un coup d'oeil).. Infatigable Kevin....

Non vraiment la mer est trop mauvaise, on restera là, à regarder le lever du soleil et les phoques dormir sur le parking.... 

Retour à la maison, rangement, nettoyage, chargement des voitures et voilà un séjour de pêche rondement mené... Cà c'est la vie comme je l'aime..... Retour à Christchurch , on prend un thé chez mother et "we keep in touch" (on reste en contact)  car on a le projet d'aller à la Rangitata mouth... Retour sur Oamaru, langoustes et poisson dans les glacières.. On s'arrête chez Marlene pour lui laisser une langouste et les filets de Moki.. Super contente Marlene... De là, on passe au Pake and save de Hornby car on y trouve des trucs qu'on ne trouve pas à Oamaru (Pamela dixit..). Dernière étape à Selwyn où Andrew nous accueille toujours avec chaleur. Je récupère les leurres qui avaient été adressés là avant que j'en parte et retour direct sur Oamaru non sans avoir laissé une langouste à Andrew . Nous y arriverons vers 9 heures du soir... Inutile de vous dire que je n'ai pas eu besoin de berceuse pour commencer la nuit... Quelle journée..!! Voilà les petits clous pour ce 100eme article. je crois que c'est le plus long que j'ai écrit jusqu'à présent... Quelques jours de repos avant de décider ce que sera la suite.....

Je vous installe les photos et je vous livre çà clefs en main..

bisous

Hello les gens... revoilou the fisherman... De retour du lac Aviemore où le yachting club d'Oamaru tenait ses assises mensuelles. Je vais donc vous faire partager ces moments de convivialité kiwi. Je vous avais laissés jeudi sur le retour à Oamaru pour cause de glacière trop pleine. Le vendredi s'est déroulé sous le signe des occupations ménagères (courses, ménage, lessive, etc....). Je passe rapidement.. Samedi matin debout de bonne heure car j'avais une enchere sur Delcampe, une vieille lettre que je convoitais... Je réalise l'enchere et nous préparons la voiture.. ( Surtout de la bouffe pour le barbeuque prévu le soir même..) . Dans la foulée, j'oublie de ressortir les chaises pliantes que j'avais soigneusement rangées jeudi soir. En cours de route Pamela s'avise soudain qu'elle n'a rien pour reposer son séant... "J'aurais pu y penser tout de même... J'avais que çà à foutre... Toujours sur son putain d'ordi celui là.... Et c'est moi qui fais tout.... " Bref vous connaissez la chanson, C'est la même en anglais ou en français, c'est toujours les mêmes contingences qui reviennent en surface.... Bon, je laisse passer l'orage en me disant qu'il sera toujours possible de s'assoir non? on n'est pas sans ressources puisqu'une quinzaine de membres du yachting club devrait converger sur le lac Aviemore et quand bien même, il reste la glacière sur laquelle on peut se poser l'arrière train sans risques....

Arrivés sur place vers 9 heures 30, je retrouve le bateau flottant bien sagement au bord du lac, avec toutefois au moins 150 litres d'eau à l'intérieur car il a plu une bonne partie de la nuit... D'ailleurs les montagnes environnantes sont marquées de neige sur les sommets... C'est le sujet de conversation du jour : on est quand même en été non?...

Les bateaux,  tentes et caravanes sont silencieux, un barbeuque inachevé trône au milieu des remorques de bateaux.. De ci de là, des cadavres de bouteilles de Speight jonchent le sol....Pas de doute c'est bien la réunion du yachting club.... Cà devait être fête ici hier soir. On ne fait pas de bruit pour ne pas réveiller les participants supposés du barbeuque tardif de la veille....

La pompe du bateau fonctionne super et je vide le pitalugue de son excédent acqueux (comme dirait Johnny). Je rejoins le lac et ses fonds de 5 à 6 mètres sous un vent assez prononcé... Immédiatement je prends une jolie brown avec le tasmanian devil que vous connaissez et dont je ne me sépare plus. Cà commence trés bien pour cette heure inhabituelle. Malheureusement, ce sera la seule truite durant 2 heures... J'ai beau essayer mes coins favoris, que nenni.. Il faudra que je détorsade la ligne que le leurre a vrillé ayant ramassé une herbe. Je remets le leurre et je prend le chemin du port lorsque une dernière brown vient se laisser tenter... Longue et mince.. Elle devait avoir faim car l'heure des leurres est largement dépassée (après 10 heures en lac... faut pas escompter de gros paniers). J'accoste donc avec 2 poissons à bord que je filete imédiatement.. On aura du poisson au barbeuque de ce soir.Les amis se rassemblent pour le lunch : ici photo de John et Glen en grande discussion :

Petit lunch ultra rapide (paté sur toast et fromage sur toasts), petite bière d'accompagnement et voilà venue l'heure d'une sieste bienvenue... Je m'installe dans la voiture mi ombragée, organise un petit courant d'air et je ferme les écoutilles bercé par le chant des oiseaux et le souffle du  vent dans les branches de saules... Parfois le bonheur se résume à peu de choses... Quand je me réveille, Don mon copain d'Oamaru, nous a rejoint. Il devait faire un arrêt chez des amis à Kurow, la petite ville a plus proche... Un cercle d'après sieste se forme et çà commence à discuter de tout et de rien en sirotant une bière..

C'est rigolo comme la mode du short est tenace ici.... Vous savez ces shorts anglais kakis à larges jambes, comme il y en avait en 1950 dans les campings...   L'oncle Garlaud portait çà comme un boy scout.... souvenirs, souvenirs...Comme prévu, il y avait assez de sièges pour tout le monde, comme quoi çà sert à rien de hurler quand on n'a pas mal.... Pour ma part  j'installe mon fauteuil d'adoption face à la canne de Pamela que j'ai envoyée du bateau dans le milieu du petit port... A un moment, je vois la canne se tordre : une mémère appelle.. Effectivement une jolie rainbow d'environ 50cm arrive au bord... Cà crée de l'animation, chacun y va de son anecdote de pêche... Je filete aussitôt le poisson sous les yeux intéressés de John qui voulait savoir comment je faisais.. Il finira par un "good job", ce qui est une marque d'admiration ici...

Garry pour lequel j'avais gardé les restes de truites, met à l'eau un sac à patates avec les restes. Pour attraper des anguilles me fait-il.. C'est drôle j'ai jamais vu d'anguilles ici. Elles viennent la nuit me rétorque-t-il .. Haaa! Ok.... Puis on passe à la préparation du barbeuque proprement dit : Wes c'est le spécialiste..

Il a un barbeque à gaz que tu peux faire rotir un boeuf... Tout un chacun amène sa pitance à cuire et Wes organise les cuissons... Y a pas à dire, c'est un chef... Les côtes d'agneau sont cuites à point... Je me régale... A ce sujet, je souhaitais manger des côtes de mouton... Ben oui, moi, j'aime bien ce qui a du caractère.. Impossible d'en acheter dans les super markets... les gens n'en veulent pas.. En fait il faut aller chez des bouchers indépendants pour enfin trouver quelques morceaux choisis comme les langues d'agneau, les ris d'agneau, les côtes de mouton, les abats divers, comme les tripes par exemple... ici c'est agneau, viande rouge, poulet et porc (et encore tu ne trouves pas beaucoup de porc et il est cher comparé à chez nous...

Le repas se passe avec force rires et galéjades en anglais que je ne comprend pas toujours.  Mais l'essentiel c'est de se sentir bien avec ses amis.. Tant pis si tu rates quelques sorties.. Tu vois les autres rigoler et toi t'es comme un con en train d'essayer de comprendre les causes du fou rire....en décalé....Y en a toujours un pour remarquer que t'es largué complet et qui tente de t'expliquer le jeu de mots... Pas évident....

La lumière tombe, il est temps de remettre le bateau sur la remorque. Don vient me donner un coup de main. C'est fait en 2 tours de cuillere à pot.. On revient au campement où un feu de camp a été allumé avec du bois mort trouvé autour du lac.

Victoria (dite Vicki), la femme de Wes prépare un petit café pour tout le monde . Pamela distribue des gateaux.... Tout va bien, on est bien, une petite biere pour couronner tout çà autour du feu de camp et le tour est joué... Le bois sent bon l'eucalyptus, le peuplier, le bois de saule qui craque d'étincelles... Le vent emporte des panaches de fumée virevoltants, chacun a sa petite part de braises volantes et d'odeurs.... Quelle belle journée...! Sympa, décontracté, c'est vraiment une manière de vivre kiwi.

"Cà s'est passé un dimanche, un dimanche au bord de l'eau....." pour ceux qui connaissent la chanson....

La nuit tombée, les dernière histoires dites, chacun se retire dans sa tente ou sa caravane, ou son bateau... Il est temps de dire au revoir à ceux qui restent un jour de plus... On part accompagnés de Don. Retour au bercail, je vais ranger le bateau dans le pré du yachting club, les derniers pingouins rejoignent leur nid en claudicant... Au loin, un orchestre de roch fait péter la sono... Ben oui, retour à la civilisation.....

Salut tout le monde. Au fait j'avais oublié de donner les meilleurs voeux pour la nouvelle année à tous les bloguistes et bloguesses.. Je sais, çà n'existe pas, mais j'ai le droit d'inventer non?  Début d'année placée sous le signe du changement et des bonnes résolutions comme dab. Le changement d'abord, j'ai mouvé de Selwyn à Oamaru, je vous avais déjà dit pourquoi, maintenant je vous dis le comment.. J'habite chez pamela, le bateau est parqué au terrain du yacht club, et j'ai dorénavant à ma disposition un périmètre de pêche assez impressionant tant au niveau mer qu'au  niveau rivières et lacs. Une rivière importante arrive à Oamaru : La Waitaki river. Elle forme les lacs Benmore, Aviemore, Waitaki ainsi qu'une retenue artificielle destinée à l'irrigation des "dayry farms" avant d'arriver à la mer à 20 km d'Oamaru près du village de Glennavy. J'espère y trouver du saumon ainsi que de la sea run trout. Puis autour d'Oamaru, il y a quelques jolis coins de mer avec en particulier les falaises de Kakanui et les rochers en mer qui vont avec, abritant langoustes et blue cods, trumpeters et tarakihihi. Un peu plus loin, les "boulders" de Moeraki, sont également connus pour être de bons coins de pêche.. Y a de quoi faire... En quittant le 11 Selwyn lake road, j'ai fait un tour rapide de ce petit coin si reposant, avec des personnes que j'aime bien. Je pense que j'y reviendrai quelquefois, histoire de partager encore quelques diners, quelques bonnes recettes, et le plaisir de prendre des nouvelles de chacun. Un peu de nostalgie entache ce départ... Mais bon, on va pas rester là à se morfondre, le Canterbury n'est pas la meilleure région de pêche de nouvelle Zélande. Nouveau périmètre donc avec également de nouvelles façons d'opérer. L'expérience du lac Coleridge en y venant le soir, restant la nuit et repartant le lendemain fut constructive. Du coup, la voiture est aménagée avec un lit et de quoi cuisiner sommairement. Don, avec qui nous partageons souvent le diner ici est un bon copain. Il nous a prêté une tente de 4 personnes que nous utiliserons sur les lacs. Toujours dans l'esprit pratique kiwi, il nous a doté d'un vaporisateur à insecticide de 5 litres qui servira de douche, pas bête et efficace....

Donc, première étape de la découverte : La Waitiki mouth. L'embouchure se trouve à environ 20 minutes de voiture. Hier soir, première approche de ce coin. On arrive sur les lieux par une gravel road assez correcte. Comme sur la Rakaia, les autochtones possèdent un quad pour se déplacer sur la langue de gravier qui se forme entre la mer et la rivière. Comme sur la Rakaia, les mêmes méthodes de pêche : cuillères ondulantes, poisson mort manié, mouches noyées. On rencontre immédiatement des habitués : "Ce n'est pas encore le moment , la sea run n'est pas arrivée.. Cà sera meilleur fin janvier/Février". J'avise l'autre rive, où il y a quelques amateurs au fouet. Je salue donc la compagnie de la rive droite et reprend la voiture pour aller sur la rive gauche. Cette fois, c'est encore plus intéressant : des colonies de mouettes en tout genre ont envahi la grève, je suis accueilli par des survols rasants et des cris perçants : elles cherchent à protéger leur nid. Des milliers d'oiseaux partout.. Superbe... Arrivé sur les bords du courant principal, je reste de longues minutes à observer les pêcheurs qui n'attrapent rien pour le moment. Tout près de moi deux ou trois sea run chassent dans les bancs de petits poissons.... Elles font un de ces raffuts avec des splashs et des sortes de sardines qui sautent... Intéressant.... Beau spot de pêche, Il y a a essayer quelques méthodes ici. La nuit tombe et je  croise deux pêcheurs qui me font signe qu'ils ont attrapé 4 poissons, mais pas des truites... En fait il s'agit tout simplement de mulets... Bon, on n'a pas fait 20000 km pour attraper des mulets comme n'importe quel couillon dans un port de Bretagne.

Ce coup ci pas de photos pour la bonne raison que je n'avait pas amené l'appareil... Cà viendra quand j'y retournerai.

J'avais laissé cet article dans les brouillons en attendant les photos, mais depuis, je suis allé au lac Aviemore, et là, c'est du costaud à venir.....Donc je vous publie çà de suite et  je vous expédierai l'article du lac Aviemore dans la foulée.. Cà vous va les pinsons?

Cette fois, juste un petit article pour vous parler de la "Rakaïa mouth". Avec Sephane, on s'était projeté d'aller faire un tour le  soir venu, après son boulot, sur la Rakaïa mouth. C'est en gros à 70 kms de Selwyn. On se prend rendez vous à 16 h30 à son boulot (Ils finissent tôt les kiwis quand ils ont envie d'aller à la pêche). Et nous voilà arrivés sur les lieux aux environs de 17 h 30. La rivière est magnifique, quelques attroupements le long de la rivière, bien ciblés. Nous en comprendrons la raison plus tard. La Rakaïa se divise en plusieurs bras en arrivant à la mer, c'est le propre des rivières issues de glaciers.. Elles transportent en permanence la moraine issue de la fonte et leur lit est très large, en forme de U et les courants très variables. Ils parlent ici de "braided rivers" ce qui signifie "rivières nattées".

Quelques bateaux à turbine arrivent à remonter les courants. Mais c'est réservé aux habitants du coin. L’investissement dans une turbine pour une partie de pêche de temps en temps n’étant pas très valable.

Donc, on s'installe au milieu des autres pêcheurs. Chaque spécialiste du coin possède 4 trucs spécifiques : Un quad pour parcourir la langue de graviers qui sépare la rivière de la mer, une canne dite "Canterbury rod" avec un gros moulinet pour pêcher à la plume, une canne courte à saumon pour les cuillères ondulantes (çà j'ai) et une canne à mouche de 12 pieds (çà j'ai pas). Certains, en 4x4, ont carrément une cuisine ambulante à l'intérieur.

Nous essayons donc avec le matériel que nous avons, c'est à dire avec des cuillères ondulantes.. Il faut avouer que çà n'est guère productif... Sauf pour les marchands d'articles de pêche car la rivière est parsemée de vieux troncs d'où perte fréquente des leurres... On essaye comme, çà pendant 3 ou 4 heures sans aucun résultat. La nuit arrive doucement sur la Rakaïa, aucun pêcheur n'a encore rien attrapé, et pourtant je compte 26 cannes actives autour de nous..!!

Mais d'autres pêcheurs continuent à arriver avec la nuit tombée... Bizarre, j'aurais pensé que la nuit aurait fait fuir les bredouillards.. Ben non, au contraire, la rive se couvre de nouveaux équipages...

De guerre lasse, Stephane et moi pensons que nous avons assez jeté de leurres pour cette fois, et nous nous apprêtons à repartir vers la voiture. Chemin faisant, nous rencontrons d'autres pêcheurs affairés qui à la Canterbury rod, qui à la cuillère ondulante... On s'arrête pour comparer un peu les techniques... Quand nous abordons un pêcheur assez âgé qui est en train d'apprendre le maniement de la Canterbury rod à son petit fils (C'est les vacances scolaires ici, en ce moment). C'est LA bonne rencontre de la soirée. Ce gars là est une encyclopédie concernant le saumon de la Rakaïa. Son nom est Bruce. Dommage, je n'ai pas de photos de lui. Il commence par nous expliquer que la vraie pêche ne va commencer que vers 11 heures du soir c'est à dire dans 1 heure. Donc nous étions vraiment trop tôt sur les lieux. Ensuite, il nous explique que les leurres, c'est plutôt pour les truites. Mais il sort du coffre de son quad des mouches à saumon qu'il fabrique lui même.. Il nous explique que les mouches dans l'eau ressemblent à des alevins et qu'ainsi, les saumons sont attirés.. Même en pleine nuit que je rétorque? Ben oui, puisque les mouches sont fluorescentes.... En effet il emploie une sorte de filament fluorescent qu'il coud dans les mouches.. Superbe effet..... Il nous avoue sous le sceau du secret avoir attrapé 13 saumons à la mer il y a 15 jours et 2 saumons à la rivière...! Mais bon, ce sont des paroles de pêcheurs dont on sait que le poisson mort est toujours plus gros que le poisson vivant......

Il nous apprend aussi qu'il y a des coins à saumons, profonds, aux courants amples, et des coins à truites, peu profonds et à courants rapides. Voilà le pourquoi les attroupements se font en fonction du poisson recherché... Il y a plus d'amateurs de truites que de saumons. Il est vrai que pêcher le saumon est une vraie sinécure puisqu'il s'agit de répéter le même geste encore et encore, au même endroit, sans pour autant que ce soit couronné de succès.

Peu importe, ce qui est sûr c'est que j'ai appris plus sur la pêche au saumon en une soirée que dans toute ma vie....

On se quitte après force bourrades et tapes sur le dos... Il aime beaucoup les français... Avant de partir, il nous fait cadeau de 3 mouches chacun... Charge à nous de les "recopier".... Pas d'Hadopi ici, on peut copier sans problèmes.

Retour à la maison vers minuit, la tête pleine de saumons. Je vous met deux photos de la Rakaïa au crépuscule, peut être reconnaîtrez vous l'ombre d'un pêcheur ?

Ce matin, lever tard, car coucher tard... journée flemmardise... Téléphone à Kevin qui, malheureusement est de funérailles demain (un cousin) et qui va à Picton chercher mother et sa caravane, il revient samedi. Il a ensuite les foins du second pré à rentrer. On devrait se faire çà mardi ou mercredi... La moitié du séjour est déjà pas mal dépassée... Cà tourne trop vite..... On devrait s'accrocher aux aiguilles pour les empêcher d'avancer, empoter le temps qui s'écoule, organiser un sit-in pour l'abolition des pendules, inventer un anti passe-temps.

Tout çà n'est pas pour demain.... Je vous installe les tofos comme promis et je vous laisse à vos occupations traditionnelles. Bisous à +.