Le blog de jack

De retour de Kaikoura où nous sommes restés 6 jours avec Kevin et Vicky. Thelma , la maman de Kevin et Lynn, sa soeur sont restés avec nous pour le week end. Cette fois, je ne vous imposerai pas de photos de langoustes ou de poissons, c'est promis. Et puis çà vous fait saliver inutilement et, par ailleurs , il y a dans ce blog suffisamment d'articles les concernant.

Kaikoura c'est une station balnéaire à part dans la vie des Néo Zélandais. Ceci est dû à une faille tellurique qui a occasionné des abysses au plus près de la côte. La vie marine y est intense et ce n'est pas éxagéré de dire que nulle part ailleurs on ne peut voir autant de bio-diversité pour reprendre le terme d'un néo-bobo-écologisme de pacotille . (Pour dire tout le bien que je pense des écolos que je considère comme des ignorants des cycles naturels mais maniant habilement des peurs irraisonnées à des fins politiciennes de bas étage.. L'écologie étant par définition une science et supposant donc un minimum d'études afin de pouvoir en discuter valablement. )

Car Kaikoura est un paradis pour qui sait regarder, écouter, sentir. Le petit matin est le moment des grandes chasses de prédateurs : barracudas, baleines et dauphins se disputent une pitance abondante et variée : krill, alevins, harengs et une multitude d'autres poissons fourrage dont j'ignore le nom. Le phoques aussi trouvent une nourriture à leur convenance : langoustes, ormeaux énormes, poissons (blue cods, red cods, maoris- chiefs, trumpeters, vieilles, terakahihis, perrot fishs....).

Donc au petit matin çà donne ces images lors de la mise à l'eau du bateau :

L'après midi est plutôt le moment des siestes prolongées pour les phoques, des amusements pour les dauphins que l'on voit faire des loopings ou des stand up sur la queue... spectaculaires...

Le soir, la vie s’accélère soudain et ce sont les pingouins qui reviennent au terrier, les phoques qui partent au shopping pour le dîner, les mouettes à pattes rouges qui cherchent quelques morceaux à chaparder pour leurs petits. Les albatros majestueux amerrissent avec quelques difficultés de freinage à proximité du bateau et quémandent les poissons que nous rejetons. Parfois à l'occasion du filetage des blues cods et autres, les mouettes viennent jusque sur le chapeau de Kevin, et , lorsqu'elles se sont habitués à notre présence, viennent manger dans notre main. Chapardeuses et espiègles, elles essayent de profiter de notre inattention pour filer avec nos filets.... Lynn en a fait quelques photos splendides que je récupèrerai prochainement et que, bien sûr, nous partagerons..

La nuit, c'est au tour des langoustes de sortir de leurs cachettes afin de trouver quelque poisson mort, déchet organique quelconque. Ce sont les nettoyeuses de la mer. C'est incroyable comment, avec leurs pinces, elles arrivent à dépecer jusqu'à l'arête des poissons volumineux comme des barracudas. Une nuit et il ne reste qu'un squelette blanc... Aussi, la première chose à faire au petit matin, c'est de pêcher autant de barracudas que de casiers à langoustes. Comme dit Kevin, ce n'est que du fun. La traîne est productive et il ne nous faut qu' une demie heure pour remplir nos pots.

Cette video pour vous montrer une prise de barracudas.

Attention à la dentition de ces prédateurs... En décrochant un hameçon, je n'ai fait qu'effleurer la gueule : résultat un index inutilisable pendant 3 jours..... pissant le sang comme une fontaine... merdum...pas de pansement à bord.. Il a fallu entourer le didi d'une serviette qu'on utilise pour décrocher les poissons... Bonjour l'hygiène.... Mais l'eau de mer cicatrise tout... Bref : j'ai survécu....

Voilà tout çà, c'est la douceur, le spectacle de la vie dans un cadre qui ressemble à Menton.

Mais de temps à autres, la douceur se transforme en colère et là.... Mieux vaut être à terre et avoir envie d'aller en mer que d'être en mer et regretter de ne pas être à terre comme disait un bon copain..... Spécialement quand la journée commence par çà.... :

Parce que la tempête, nous l'avons eue, et pas qu'un peu. Dernier jour, Mercredi, il ne nous reste qu'à récupérer les pots. La mer se forme, le vent devient violent par rafales appuyées, les vagues se creusent et commencent à crêter leur chapeau blanc. Les 3 premiers pots sont relevés dans un clapot prononcé, au quatrième, on commence à embarquer de l'eau car les vagues se brisent à hauteur du bateau. Au moment de prendre le cinquième pot, Kevin n'arrive plus à manœuvrer le bateau, on surfe sur une vague énorme qui nous dirige vers les rochers... La peur s'installe et Kevin me crie too dangerous et nous reprenons non sans mal le chemin du retour abandonnant à leur sort les 2 derniers pots. Les vagues nous poursuivent de leur furie et plusieurs fois Kevin envoie les gaz pour éviter que nous embarquions par l'arrière, ce qui aurait signifié le naufrage corps et biens. Une fois que nous nous sommes retrouvés round the corner, c'est à dire à l'abri des lignes de rochers, on a respiré un grand coup, mouillés de la tête aux pieds, mais finalement heureux de nous en être sortis à bon compte.

Cette tempête soudaine nous a rappelé à la réalité : on s'était fié à notre bonne étoile alors que la météo avait prévu ce coup de vent. La prochaine fois, on sera plus prudents.

Trois heures plus tard, la furie était terminée. Nous sommes revenus récupérer nos 2 derniers pots qui contenaient encore 3 langoustes de jolie taille.... Les phoques recommençaient à jouer et les oiseaux reprenaient leurs ébats.. Revenus à la maison, on a terminé de tout ranger, remis le bateau en ordre , pris une douche de dé salage et avec un petit pincement au cœur pris la route de retour en longeant pendant une vingtaine de kilomètres une mer toujours aussi pleine de vie... Magnifique Kaikoura.....

Et pour finir, l'histoire de ce goéland. On était en train de cuire les langoustes quand un goéland est venu se percher sur le bateau. Il avait un hameçon planté dans le bec, le fil de pêche lui entourant le cou et un autre hameçon planté dans la palme. Tant et si bien qu'il avait la tête tordue et ne pouvait se dégager de ce carcan. Il a semblé attendre du secours de notre part. Je me suis approché et il ne s'est pas enfui. Juste quelques pas de défiance quand j'avançais la main. J'ai commencé à lui donner quelques bouts de poisson et il semblait avoir trés faim. Kevin s'est approché par derrière avec une serviette et s'en est emparé. L'oiseau ne s'est pas débattu. On a pris des pinces coupantes et cassé les deux hameçons. Puis libéré le fil autour du cou. On a reposé le goéland sur le bateau. Il a secoué la tête une ou deux fois et s'est envolé vers la mer... On était émus de ce sauvetage. Kevin a longtemps espéré que l'oiseau reviendrait nous saluer, mais non, on ne l'a pas revu... Ce qu'on peut être sensibles quand même.......

On a fini de cuire les langoustes avec un sentiment de devoir accompli......

Fin du séjour et bilan : 51 langoustes, peut être dix kilos de filets de blue cods; Mais au delà, un spectacle toujours plus merveilleux. Une envie de rester au paradis et surtout de se dire : pourvu que reviennent ces instants magiques.....