Le blog de jack

Alors commençons par le commencement. Le matin de bonne heure (early morning diraient les kiwis), à 2 heures pétantes, je m'extrais du torchon et file directos sans escales à la machine à café. La viande est lavée de la veille au soir, donc juste après le café, roulage du car sur la gravel road direction Chch at kevin's house..... Comme dab, mon Kevin est prêt, on va chercher son copain Mark et le bateau... On se cale dans la voiture et on prend la direction de Kaikoura.
(Alors là, parenthèse pour expliquer que Kaikoura en maori, çà veut dire bouffe (kai), mais çà vous le saviez déjà et langouste (Koura). Donc, il est assez évident qu'on va se taper la cloche copieux question langoustes...)
Il fait nuit, donc plutôt que l'option photos, je prends l'option "réveillez moi quand on arrive".....                   .......
Je laisse un blanc pour bien vous montrer que j'ai ronflé une bonne partie du parcours...

 Arrivés sur place (5 heures du mat), on se choisit une chambre (On peut coucher jusqu'à 8 personnes  dans la chaumière..). Préparation des sandwichs (pain de mie, bacon, salade, sauce salade (sucrée.. je sais, donc maintenant, je me méfie, j'ai mon pot de moutarde portatif....) et rondelles de tomates, vous beurrez les deux faces et le tour est joué...

Kevin a monté 3 cannes de mer , des 180lbs pour les connaisseurs avec moulinets Penn senator , de la tresse et des hameçons comme pour atteler un cheval.... On sent qu'on va pas faire dans le gougeon les prochaines heures......
Pis quatre "pots", prononcez à l'anglaise (potse) à crayfish. Pour la boête, on verra sur place.. ok, ok, je ne suis pas contrariant quand je ne connais pas..... On drive le bateau jusqu'à la plage de Kaikoura pour la mise à l'eau.. Kevin qui conduit mieux une remorque en marche arrière que toi ton pédalo en marche avant, nous loge la remorque pile sur un coin où y a assez d'eau pour le bateau et pas assez d'eau pour te remplir les bottes... Un expert, une épée es mise à l'eau... Parfait, un seul inconvénient, un petit vent frisquet.. Au petit jour, t'as pas plus de 8 ou 9°, c'est relativement peu eu égard qu'on est quand même qu'à 10 jours de l'été.... Embarquement immédiat de l'équipage. et roulez galère...On se navigue comme çà pendant un bon km avant d'arriver à un banc de roches émergées où les fonds aux abords immédiats sont de 15 mètres environ. On laisse là les 4 pots à crayfish (sans boête) avant de prendre le large... Large c'est un bien grand mot, puisque c'est quand même très rugueux comme temps, le vent soulève des bonnes vagues et notre coquille de noix se ballade la dessus en faisant des tours complets sur elle même.. bad, too rough dira Kevin qui en grand stratège décide de battre en retraite pour s'abriter derrière un banc de roches où il y a un paquet de phoques qui nous regardent, débonnaires...

Le grand mâle, le chef de la colonie sans doute, fait péter un œil quand on arrive et se rendort façon de rassurer la colonie .... ce qui veut dire en langage phoque  :   " C'est que 3 rigolos sur une coquille de noix, tout le monde peut retourner à ses occupations favorites".. Comme quoi le langage animal, tout en restant imagé, est souvent plus simple que le notre... Kevin sort une tentacule d'octopus (même mot en anglais). Là y a un jeu de mots possible avec une tante dans un autobus.... je ne vous le fais pas, c'est vraiment vulgaire, mais bon.... Les spécialistes en contrepèterie en tirerons toutes les conclusions utiles, pour ma part, j'en chiale encore de rigoler.....
On découpe chacun un bout de tentacule et va-z-y à l'eau chercher pitance... On n'attend pas bien longtemps, Kevin ouvre le feu avec un blue cod d'une trentaine de cm (poisson très estimé ici), j'enchaîne avec un autre énorme cette fois (50 cm) , France 1 - New Zealand 1.  Mark nous sort une sorte de rascasse aussitôt transformée en boête. On change de place et on va voir sur un autre coin rocheux ce qu'on peut bien attraper.. Ben moi j'attrape le fond.. Incompréhensible, je venais d'avoir une touche, on tire, on tire et on perd le plomd.. Pas grave.. Deux minutes après re-belote, re plomb à remplacer.. Kevin me dit : çà doit être des snakes (serpents).. Dés que t'as la touche, tu moulines aussi vite que tu peux... Aussitôt dit, aussitôt fait : touche, rembobinage.. bon dieu que c'est lourd..!! Et voilà pas qu'apparaissent deux énormes serpents. On dirait des lamproies d'un bon mètre. Ils n'ont pas d'yeux et une ventouse à la place de la tête... Ils te prennent les appâts et les rentrent à toute vitesse dans les rochers quand ils se sentent pris... en plus c'est imbouffable et en plus, c'est plein d'un mucus tenace qui pue . Si il t'en reste qu'un petit peu sur ta ligne tu peux dire adios à la pêche....Charmantes les bestioles..... Dommage, je n'ai pas eu la présence d'esprit de tirer une photo des monstres... Ils les appellent aussi "blind eels". Kevin décide de leur sort à grand coup de couteaux dans les omoplates... ( Mais les serpents n'ont pas de pattes dit la vipère en haussant les épaules....) Et le tout retombe à l'eau en tronçons de snakes....(j'aime bien le son de çà..)  Bon pas la peine de rester là, on change de coin. Le vent s'est un peu essoufflé ( C'est pas beau çà, un vent qui s'essoufle... Y a toute une carrière littéraire qui se profile là, c'est moi qui vous le dit....Dommage Pivot est parti en retraite,  j'aurai rêvé d'être invité à ce truc... Bon ok, j'ai joué au loto, c'est plus sûr...). On se retrouve en plein dans le vent qui même essoufflé garde une certaine complicité avec la mer qui se soulève par paquets.. J'ai jamais aimé ces parties de pêche où le bateau reste immobile pendant que les vagues jouent au flipper... Ben çà rate pas, c'est mon jour de bonté, je redonne tout à la mer ce que j'avais pris à la terre... Good bait (bon appât) s'exclaffent les deux autres tordus.. C'est malin..." Eh, frenchie, on n'est pas venus pour les nourrir".... ajoute Kevin... Bon, on va pas en faire la manchette des journaux non plus..... 

On continue toutefois à pêcher et là, c'est vraiment la sur multipliée, blue cods, red cods, rascasses, poissons trompette, terakihihi fish, et même quelques petits requins viennent s'ajouter au panier.. (Sur la photo c'est un blue cod) ... Non les requins on les refout à l'eau.. En plus ils sont dangereux car ils ont des aiguillons sur le dos et la queue... Vers 14 heures, on stoppe la pêche et on revient vers les pots à crayfish. Là on nettoie les poissons et on les tire directos en filets.. Kevin est d'une habileté sans pareille pour faire çà... Mickael, je te montrerai, pour les bars, c'est sensationnel... et vite fait...

On nourrit une palanquée de mouettes à pattes rouges et quelques grosses gouelles comme chez nous... Les têtes et le reste des corps de poissons part dans les pots à crayfish.... Immersion des 4 pots et retour à la maison pour un repos, repas mérité (surtout moi qui en avait gros sur le cœur mais plus rien dans l'estomac... Là Mark entame une symphonie toute en bière, demis, canettes qui ne finira qu'avec l' extinction des feux. He has a big problem me dira Kevin en apparté.. Oui, j'avais remarqué..... Sa driver license a déjà sauté à cause de çà (c'est pour çà que Kevin le prend à la pêche de temps en temps, car venir ici en mobylette, compte pas la dessus....). Sympa le père Kevin... Donc pour Mark, c'est arrêt prématuré des émissions en langage intelligible.. On entend de temps un temps un borborygme (ou un rot mal maîtrisé, on ne sait pas) qui vont progressivement se transformer en ronflement profond et définitif.... Mark Out.... Kevin tient absolutly à retrouver ses pots à crayfish, nous voilà repartis vers les 21 heures voir ce que çà donne. Le vent est complètement tombé, on se dirige vers les pots au milieu des cailloux... j'avoue ne pas être trop tranquille, mais Kevin connaît bien le coin.... On lève successivement les 4 pots : résultat : une seule langouste. C'est pas si mal, mais mon Kevin est un peu déçu..

Mark

On replace les pots, et retour à la maison où Mark distille tranquillement ses 15 litres de Speight's (new-zealand beer). (Sur la photo Mark en train de jeter l'ancre).
 Viande in the torchon, extinction générale des feux...
Debout à six heures le lendemain matin. (A suivre....)