Le blog de jack

Re bonjour les lecteurs et lecteuses. Ici La Nouvelle Zélande, les français parlent aux français... De retour de Tutaki hier après midi. Un séjour, comme les années précédentes, plein de sympathiques moments partagés avec Kevin, Barry et Grant , grand copain de Kevin, que j'avais auparavant connu lors d'un séjour à Kaikoura il y a 2 ans.

Départ le mercredi matin de bonne heure car nous avions dans l'idée de nous arrêter pour pêcher quelques rivières au passage. Le temps est au beau fixe et notre première halte sera pour la Waiau river qui passe par Hanmer springs.

Ben la pêche ne donnera rien. Pourtant à ce coin l'année dernière c'était touches sur touches. J'ai pour ma part trouvé l'eau assez trouble et le courant assez fort. La fonte des neiges n'est pas terminée et l'eau reste froide... Comme dit Kevin "too early in the season" (trop tôt dans la saison).

On ré embarque donc et je me laisse aller à un petit roupillon réparateur d'une nuit écourtée lorsque je sens que la voiture s'arrête.. "We have a look" me lance Kevin... En fait nous sommes arrivés sur la Maruia river  (donc j'ai pas mal dormi... Et même ronflé d'après Kevin)

Alors là, c'est une de ces rivières dont tu te rappelles avec émotion parce qu'elle est tout simplement belle. Large et claire, l'eau sent bon la nature. Les plages de graviers succèdent aux courants, les berges sont très praticables, bref un plaisir.. Sauf que c'est pas jour de pêche : pas de poissons en vue... Pas grave de toute façons c'est que du plaisir...

De là, on redémarre pour se découvrir un nouveau spot en on finit par choisir de s"arrêter aux Maruia falls. C'est une chute brutale d'une quinzaine de mètres de la rivière. Un tremblement de terre a coupé la rivière dont une partie s'est retrouvée 15 mètres en dessous de l'autre.. Impressionnant.. Même résultat de pêche qu'auparavant.. Ce n'est vraiment pas la journée..

On se propose donc de terminer la ballade en croquant un fish & chips à Murchison. Alors eux, je ne sais pas pourquoi, mais c'est le genre des haltes "hamburger" à l'américaine: pas de service, pas d'amabilités, un hochement de tête vers une desserte minimale où on ne trouve même pas de moutarde ni de sel... Ouais ben faudra améliorer la qualité si tu veux nous revoir mémère ...

Arrivés à la maison de Tutaki, Kevin propose qu'on se fasse une petite sieste avant d'attaquer le coup du soir. Grant entreprend d'aller chasser le cerf dans les forêts proches. Auparavant, une petite pose canapé pour "look at deer". Photo d'usage, ils sont marrants comme çà non?..

Après la sieste, mise en jambes pour le coup du soir sur la Mangles river. On se fraye un accès vers la rivière ... Une petite parenthèse là, pour vous donner une idée de ce que c'est que la Mangles river.... Imaginez que la route est en moyenne entre 20 et 50 mètres plus haut que la rivière. Imaginez ensuite que ce dénivelé est occupé par une sorte de forêt primaire grouillant d'insectes, d'animaux divers, d'oiseaux, de troncs pourrissants, de lianes, de petits rus parcourant allègrement l'ensemble agrémenté de blocs de pierres, ou bien de couche d'humus, de racines entrelacées, de ronces, et d'herbes de toutes sortes. Première précaution : le coupe coupe indispensable. Deuxième précaution : y aller à 2 personnes car un accident est vite arrivé. Troisième précaution : ne rien laisser dans les poches, rien qui dépasse car lors des chutes (nombreuses ) vous risquez de perdre vos attirails (tiens, on ne dit pas attiraux...)

Donc, en général, entre dix minutes et une demi heure plus tard on atteint l'eau de la rivière.. Déjà, le premier coup de ligne tu te l'as mérité à la force du poignet et quelques décilitres de sueur.;

Kevin traverse immédiatement la rivière et je fais le bord du côté droit.. On se sépare là car c'est difficile de pêcher à deux sur une rivière assez étroite.. Je rencontre un courant assez fort et profond, je suis obligé de contourner à terre et je perd Kevin de vue. J'arrive dans un espace plus propice et lance la cuillère vers les endroits les plus intéressants.. Je vois des bêtes de 1 à 3 kg suivre mon leurre, se retourner en splashant en surface sans pour autant qu'ils piquent ma cuillère.. Merdum... Cà sera toute la soirée comme çà.. Un régal pour les yeux mais pas pour le panier... Bref je me retrouve bredouille au moment de la tombée de la nuit. Je m'empresse de retraverser la forêt vierge au profit des dernières lueurs... Et je retourne vers la voiture que j'aperçois deux kilomètres plus loin (çà parait pas mais quand on pêche, on abat du terrain...). A 200 m de la voiture, je la vois partir dans la direction opposée. J'ai donc attendu que mon Kevin revienne sur ses pas. Il a cru que j’étais descendu en aval.. Bref, il me raconte sa partie de pêche : Il a commencé à toucher 4 petits poissons dans le même courant qu'il a bien sûr rejetés. Puis il a accroché un joli poisson d'environ 1,7kg.. Jolie bête.... On la mangera le lendemain au lunch..

Retour au bercail pour une nuit bien méritée après un dîner de pumkin, patates et saucisses le tout accompagné d'une sauce tomates piquante et sucrée (finalement, on s'habitue...).. Du simple mais de l'efficace.

Réveil à 5h30, solide breakfast eggs and bacon à la traditionnelle. Redémarrage vers la Mangles où on espère le meilleur pour cette aurore un peu nuageuse.. Déception, on se ballade sur 3 kilomètres de rivière sans qu'aucune truite n'apparaisse ni ne suive la cuillère.... Mauvais, çà sent le changement de temps tout çà.. Effectivement il commence à pleuvoir et dans la foulée, sur une tête de courant Kevin accroche une jolie bête de 1,3 kg.. Stimulé par cette prise, je m'applique et sur un lancer longeant une barrière de roches, je sens la leurre s'immobiliser.. Merdum, encore accroché.. Ben non, çà bouge, et même çà remue sévère.... On voit sauter devant nous une mega truite secouant la tête pour se débarrasser de la cuillère, elle résistera ainsi le temps de quelques bonds spectaculaires. Un petit chenal finissant en langue de sable verra la fin du combat... Quelle truite mes aïeux, c'est, je crois mon plus joli poisson (pas le plus gros peut être mais le plus beau çà oui )

La partie de pêche s'achèvera avec une autre petite truite que je relâcherai et une autre touche phénoménale que je ne transformerai pas en truite au panier... Un régal cette partie de pêche si mal débutée...

Retour à la maison pesée et mensurations : 2kg 150 et 63cm de long.. Cà c'est de la truite non.? C'est mon record de longueur. Le record de poids reste pour une truite du Coleride de 2,400 kg... Mais les truites de lac sont plus grasses car elles n'ont pas à lutter contre les courants.

L'après midi, un vent à décorner un cocu souffle sur la Tutaki Valley.. Grant et Kevin partent en reconnaissance pour la chasse du soir.. Ils reviennent après avoir vu du cerf, çà promet pour ce soir.

Dîner aux truites bien sûr et l'expédition de chasse s'en va sans moi.. J'aurais pu y aller mais la place dans le pick up est limitée et puis j'avais déjà vu...

Comme la fatigue est là, je pars au lit avant leur retour

Matin du Vendredi réveil à 6 heures : 4 lièvres m'attendent pour le dépeçage.. Ils ont tué un cerf aussi qu'ils on entreposé dans la chambre froide de la ferme.

On prend la direction de la Buller river avec Grant qui n'a jamais pêché de truite..Chance des débutants? Il en attrape une aussitôt... M'étant un peu décalé, j'en attrape une autre une vingtaine de mètres plus loin..

Ce sera tout pour la Buller.. On essaye bien un autre coin mais ce n'est pas une bonne journée. Kevin nous emmène ensuite sur un coin de la Mangles que l'on n'a pas encore vu.. C'est vrai que cet endroit de la Mangles est magnifique, plus en gorges et en courants. Seul Kevin parviendra à prendre une truite. On rentre de bonne heure car Barry a besoin de Kevin et Grant pour couper la queue des moutons.. Si on ne fait pas çà, ils attrapent des maladies car la laine retiendrait les excréments qui finiraient par nourrir un paquet de larves indésirables... C'est un métier la ferme.. au moins j'ai appris un truc : Pourquoi les moutons n'ont pas de queue....

Pour ma part, je dois m'occuper des lièvres.. Sacré boulot : dépecer, vider, couper en morceaux... J'y passe le restant de la matinée. On est invités au lunch à la ferme.. On mangera des huitres en conserve revenues au beurre...

Ben c'est pas mauvais du tout.

En repartant, avant de boucler les bagages, on nous offre un morceau du cerf. Pour ma part, j'hérite d'une cuisse avec des côtes et le filet.. Y a de quoi nourrir un régiment ...!!!

Retour avec Barry à Chch, on s'arrêtera à sa maison.. Magnifique plain pied. Catherin sa femme nous accueille, on se boit une bière avant de se séparer.... Super séjour : toujours des bons souvenirs à Tutaki..

"We keep in touch" me dit Kevin car on doit aller taquiner les blue cods à Motunau.. Mais ceci est une autre histoire.....

Peut être que dans les prochains jours, je vais aller sur la Rakaia mouth avec le bateau... Voir un peu comment c'est fait une "sea run trout"...

Ce soir je me suis mitonné un petit sauté de filet de lièvre aux oignons avec du cresson... super ..!!! Un régal....

J'étais seul à manger car Andrew et Hi-Ming sont à Dunedin, Alex sur la West coast, Nico à  Motueka et les  deux filles Carrie et Tomo étant végétariennes... je me suis goinfré sans remords.....

Bises aux filles, paluche aux mecs....