Le blog de jack

Dimanche aprem, chaleur d'été. Un vent lourd et étouffant , une sorte de foehn, envahit la plaine du Canterbury. Vivement que le soleil se couche. La Nouvelle Zélande n'est vraiment pas faite pour la bronzette. Après 5 jours passés dans la province d'Otago, à Oamaru exactement, je reviens sur mon ordi donner quelques nouvelles par le biais du blog, c'est qu'il faut le nourrir, le cochon si on veut qu'il engraisse.... Quelques photos bien sûr et quelques découvertes.

Si vous voulez bien me suivre, la visite commence dans quelques instants..

Mardi matin, j'attelle le boat, je fais le plein de daïseul (qui augmente pratiquement tous les jours en ce moment... Est ce pareil en france ?), et direction Oamaru où je peux rester quelques jours et  voir ce qu'il peut y avoir d'intéressant aux alentours. Trois heures de route piano, piano vu qu'avec une remorque tu ne dois pas dépasser 90km/h. La province qui déroule suit partout le même schéma : clotures, prés, moutons, fermes, pâturages, mares aux canards, grandes haies, le tout bien propret, bien tondu, so english... Mais d'un ennui à te faire bailler un régiment de mouches tsé-tsé, qui elles, c'est bien connu, ne dorment jamais.... Heureusement que l'arrière pays recèle autant de trésors de paysages grandioses et sauvages. Sinon un séjour dans le Sud de l'Angleterre aurait suffit à mon bonheur.

Arrivée à Oamaru, petit port donnant sur le pacifique. Bourgade d'environ 25000 habitants. Oamaru est coincé entre une colline et la mer. Le plan de la ville suit donc un axe central (main street) flanqué de petites rues à droite et à gauche longues à tout casser de 200 mètres. L'axe central s'étale donc sur 4 km. A la fin du bout, on arrive au port qui constitue avec la gare principale, les points d'intérêts principaux. Le port ne sert pratiquement qu'aux seuls plaisanciers. En son temps, ce fut un port commercial actif (céréales, bétail), maintenant les jetées et autres wharfes sont abandonnés aux pingouins et aux mouettes. La seule activité restante est un charter de pêche qui, pour 100 dollars par demi journée vous amène à 3 ou 4 milles de là pêcher le blue cod en dérive...

Pas trop d’intérêt donc, sauf pour de joyeux touristes n'ayant jamais tenu une canne de leur vie. Je suis accueilli au "Yacht Club of Oamaru" , nom ronflant pour une petite assemblée d'amoureux de la mer. Le yacht club est surtout connu pour son bar à bières et ses barbecues. Accessoirement, il a un terrain fermé où l'on entrepose des bateaux, c'est là que je stationne le mien., dans l'espoir qu'une belle journée me permette de le mettre à l'eau. Il y a un accès en pente devant le club.

Présentation de quelques membres, "nice to meet you" party,  et nous voilà devisant sur les bateaux et leurs qualités. A les entendre, je ne devrais utiliser le mien qu'en de très rares occasions de très grand beau temps et uniquement les jours avec éclipse.... Non je blague, mais ils sont prudents à l'extrême.... Si ils savaient comment on pêche le bar à la limite des déferlantes sur la pointe de Sieck, ils seraient horrifiés. Bon ne les contrarions pas, ce n'est pas le sujet....

Mais il est vrai que la mer est assez remuante à ce moment là et que, donc, de toutes façons, je n'aurais pas pris la mer comme çà, avec un bateau que je ne connais pas encore.

Le lendemain matin, même temps menaçant. Je décide d'aller visiter les grands lacs Aviemore et Benmore. Ce sont 2 grands lacs de retenue sur la Waitaki River. Tout un systeme hydro électrique assez impressionnant. Quelques belles photos malgré une pluie menaçante qui fini par verser en début d’après midi. J'ai eu le temps de jeter, sans résultats, quelques coups de ligne pour inaugurer mon permis de pêche tout frais sorti de chez le marchand et voilà que de la haut, les seaux se mettent à tomber... Retour bercail précipité.. pour apprendre, par la météo que demain ce sera vent et pluie... Dont acte, j'irai visiter Oamaru dans le détail...

Vous remarquerez que le bateau est toujours au repos dans l'enclos du club....

Le lendemain (jeudi donc), tour de ville à pied pour aller voir de plus près ce qu'il en retourne. Comme tout bonne ville de New Zealand, on y trouve un Mac Daube (Comme chez nous, sauf qu'ici on mange mieux au Mac do qu'à la maison).. Un nombre impressionnant de fish and chips aussi... Ils répandent sur la ville une odeur caractéristique de vieille huile à poisson. Ajoutez l'odeur des épices orientaux et vous y êtes.... Et puis des églises en veux tu en voilà...

A quel dieu se fier? Il est partout, sous des formes différentes : des églises imposantes, des petits troquets à prières, des maisons individuelles avec une croix, y a de tout.

On se demande comment ils font pour entretenir tous ces miroirs aux alouettes.... bref.....

Et puis le passé ferroviaire de la ville a laissé sa marque. Les trains étaient à l'honneur du temps de la splendeur du port. Maintenant ce sont surtout des traînes couillons du dimanche. Quelques vrais trains de marchandises encore mais assez rares...Je découvre une petite gare supplémentaire dans le port. Mignonette, photos..!!

Reste qu'un club appelé "steampunk" crée des ensembles savoureux, je vous les mets à titre gracieux, n'y revenez pas.

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Le vendredi matin, même type de temps, décidément, pas de chance. Je passe mon temps en ballades, et recherches sur l'ordinateur car Fanny a un problème que je ne comprend pas et qu'il faudra bien résoudre.

Le vendredi se passe ainsi jusqu'à 17 heures, heure à laquelle l'équipe de Direction du Yacht club assure sa permanence hebdomadaire. Entendez par là s'accorde une pause frites, ketchup, pain beurre en rotant une bière....

Sympathique... 

Un autre évènement se passe en même temps sur la jetée : Le "Bird men splash competition". Cette charmante et inhabituelle occupation se résume ainsi : Déguisez vous en oiseau.  Courrez sur la jetée et jetez vous à l'eau. L'oiseau (ou l'homme) ayant fait le splash le plus impressionnant est déclaré vainqueur. Ben vous me croirez ou non, mais cà draine bien une foule de deux cents personnes ce truc. C'est dire le niveau d'ennui que vous pouvez atteindre dans une bourgade de la south island......Dommage pas d'appareil photo à ce moment là....

Je finirai la soirée en louant un film de science fiction en français. J'apprends en même temps que de nouvelles fortes secousses ont été ressenties à Christchurch (force 4.7). Dommage j'aurai bien voulu savoir ce que çà fait....

Le vent soufflant toujours assez fort en bourrasque m'empêche de sortir le bateau.

Samedi matin, le temps semble enfin se dégager et donner un peu d'espoir de mise à l'eau. De courte durée car le vent reprendra dés midi. J'en profite pour aller marcher dans une forêt surplombant Oamaru. Intéressante ballade car on arrive sur des plages avec de grandes algues laminaires. Des bigorneaux partout.... J'en ramasse quelques uns pour voir si ce sont les mêmes que chez nous.... Ben finalement non. quand on les cuit, ils sont tout verts,  à peu près le même goût mais pleins de sable.... bon, çà, c'est fait......

Allez c'est bon, demain matin je regagne mes pénates, les blue cods d'Oamaru ne sont pas encore assez frais pour moi, on y reviendra.....  Arrivé en 3 heures à Selwyn huts. De là, avec Nico on se dirige vers le lac Ellesmer pour faire un essai de "launch the boat" . Bon c'était pas le jour, un vent à décorner un cocu et en plus des herbes plein le canal. Comme de bien évidemment, l'amarrage du bateau super difficile à virer, la remorque difficile à quitter car le roulements usés et au chomdu depuis longtemps. Bateau enfin à l'eau après quelques efforts. Mise en route moteur nickel, mais immédiatement plein d'herbes du canal : obligés de s'arrêter pour nettoyer, re départ dans le vent très violent et des vagues agressives. Le sondeur fonctionne mais la sonde non pour cause de connections à revoir. Impossible de mettre en route le petit moteur..... finalement, je décide de revenir a la maison avec le bateau. Nico reprend le 4x4. J'amarre le bateau et on va manger.... On verra tout çà demain.

Le séjour commence tranquilos... Fin février, je  suis invité pour une fishing party sur le lac Benmore . Le 9, j'organise une birthday party avec tous les copains (on devrait approcher les 17). Puis ce devrait être pêche au saumon à la Rangitata river à partir de jeudi.... Voila pour le moment. Pas d'autres questions ? Alors on ferme la boutique....

Pas de suspens pour cet article, le titre vous dit tout... Ben oui, avec l'aide des amis là-bas, je viens d'acheter un bateau capable aussi bien d'aller sur les lacs qu'en mer. Remorque, sondeur, capote, rien n'y manque.

Cà faisait bientôt 8 mois que je surveillais "trade me", le Ebay de la-bas, à la recherche de "the" boat. Énormément de bateaux à vendre sauf que c'était toujours sur l'île nord quand il correspondait à ce que je voulais. Ou bien alors des gros machins avec des gros moteurs vraiment pas  prévus pour la pêche. Bronzette et ski nautique ne sont pas mes occupations favorites. Donc j'attendais qu'un vrai bateau de vrai pêcheur montre le bout de son nez sur les enchères.

Kevin toujours attentif avait bien vu quelques affaires, des copains qui vendaient leur bateau, mais c'était toujours trop petit, ou trop grand, ou trop abîmé... bref trop quoi....

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Et puis voici 3 jours, je tombe sur le miracle.. Le truc improbable, l'opportunité du siècle, le bateau tout alu, peu servi, deux motors Yamaha 30cv et 4 cv de secours (pour la traîne). Remorque entièrement galvanisée, sondeur, 2 réservoirs à essence, 4 portes cannes.... En gros tout ce qu'il faut quand il faut.... et pour un prix d'ami...

Téléphone à Kevin : Ben mon pote c'est le moment de se remuer le popotin pour aller voir cette perle rare.... Aussitôt dit aussitôt fait.. Rendez vous est pris pour saturday morning avec le proprio. Rapport de Kevin au retour... IT'S GREAT... ce qui traduit approximativement veut dire.. "tu as intérêt à te décider vite car c'est vraiment une bonne affaire", comme quoi les anglais on le sens du raccourci. Il a essayé les deux moteurs. (démarrage électrique pour le gros de 30 cv s'il vous plaît...) et ils ont démarré à la première sollicitation.

En fait, il a réservé le bateau aussitôt. Donné un "deposit" (un acompte) et acheté le bateau en mon nom... Super, excellente réaction de mon copain... Reste plus qu'à payer la bête... Pamela m'indique qu'elle peut donner de suite à Kevin de quoi payer le "owner".. Tant mieux parce qu'un virement internationnal çà prend des jours... Les banques... Plus internet va vite, plus elles ont rien à foutre, plus tu payes et moins tu as de services.... Bon c'est une parenthèse.... Ok Pamela, je t'enverrai (avec un peu de retard), le montant de la transaction... Parfait tout baigne... (c'est le cas de le dire pour un bateau).

Et voilou, me voilà, proprio de mon 3eme bateau.... Martine se demande si je vais me décider en vendre un... C'est terrible, je sais qu'elle a raison mais je n'arrive pas à m'y résoudre. Chaque bateau c'est un peu une partie de moi même. Celui de Sete c'était le premier, il est taillé pour la pêche comme un renard pour se goinfrer dans un poulailler... Celui de Mogué, c'est une résidence secondaire, un petit chez moi en quelque sorte.. J'aime bien quand mes amis viennent casser la croûte, visiter la cambuse et qu'on trinque à la mer, à la pêche, aux amis..... Chaque bateau a son histoire, ses parties de pêche, ses pannes, ses avaries, ses coups de peinture.... Je sais, c'est ridicule de s'attacher aux choses comme çà... On ne se change pas....

Bien sûr, vous voulez voir l'engin.. Ben figurez vous que je m'en doutais. Alors voici voilà les photos de "trade me". Plus que 3 mois avant le départ, çà sent bon......

Triste, l'aéroport de Christchurch. L'enregistrement est rapide au guichet Quantas.. L'hôtesse finit son sandwich : "Enjoy your meal"... "Thank you", un sourire.... Passeport, billet... Elle me sort mes  3 places d'avion et me les commente : jusqu'à Sydney, puis jusqu'à Londres, puis jusqu'à Nice.... Il faut aller payer la taxe de sortie : 25 dollars.. C'est une taxe qui a été instituée pour moderniser l'aéroport.. Effectivement, c'est plein de grues et de travaux tout autour... Je me soulage de mes 25 derniers dollars dépensés sur le sol de Nouvelle Zélande et je me dirige vers le contrôle d’accès... sans problème... Zone d'attente.... On embarque 1 heure plus tard.. Ils nous servent un rafraichissement, l'arrivée à Sydney est à 17 heures... Sortie de l'avion, et immédiatement embarquement après contrôle sur l'airbus A380... J'avais demandé hublot et j'ai hublot... super... L'avion est énorme... On accède par deux entrées distinctes : une pour les riches, une pour les pauvres.... Le design n'est pas mal, mais la place reste assez limitée entre les sièges... L'avion est très large, on est à 10 par rangée.  3 à gauche, 4 au milieu et 3 à droite.. Dans ma travée de droite, je suis seul.. J'ai les 3 sièges pour m'allonger... alors çà c'est top..... çà vaut une "first"... Mais ce qui est réellement bien c'est l'écran qui est devant mon nez... C'est un véritable ordinateur.. T'as accès à tout : des films, (et même des films en français) des conseils, des radios, des programmes TV, les infos sur le vol et même une webcam installée sur la queue de l'avion.... Et çà, c'est vraiment bien : t'assiste au décollage et à l’atterrissage en direct.... Et c'est impressionnant.. Arrivée à Singapour à 23 heures heure locale... Escale technique... J'ai le souvenir qu'il y a des accès internet dans l'aéroport, je fais un petit message à certains et il est déjà temps de ré embarquer... Nouveau contrôle...

Et  là on s'installe à la même place sauf que j'ai deux voisins sur ma rangée.. Un petit garçon de 4 ans et sa maman anglaise... Ils seront charmants jusqu'au bout du voyage... Le petit s'endort sur mon genou, je fais signe à sa maman de le laisser comme çà.... C'est long le trajet... On arrive à Londres à 6h30 locales... Le décalage dans les dents et je dois attendre mon avion pour Nice jusqu'à 16 heures... Je me choisis une place dans le terminal pas trop fréquenté et j'écrase un petit roupillon... Je m'offre une petite soupe mexicaine et embarquement dans un vieux boeing... rafraîchissement...., on survole déjà la France... On arrive à Nice avec la nuit, il est 19 heures... Récupération de la valise : et là encore une bonne surprise, c'est la 5eme à sortir.... J'ai de la chance....
Le bus direct m'amène à la gare, et je trouve mon hôtel "le Florence" rapidement... Pose la valise sur le lit.... Ouf..., mes yeux se ferment seuls...... Je demande le réveil à 8h15 demain matin... Décalage oblige, je suis réveillé beaucoup plus tôt..... Douche (trop crevé pour la prendre hier soir) et petit déjeuner sympa... A volonté.... Je recommande cet hôtel... Bien situé, un accueil sympa et un prix correct... Je reprend la valise et direction la gare pour le train de 9h55... Ben il est en retard, les gens râlent, bonjour la France..... Je voyage avec 6 joyeux lurons pleins d'humour qui continuent un concours de belote commencé dans d'autres trains, sous d'autres cieux, mais dans la même convivialité.... sympa... Arrivée à Montpellier, TER pour Sète à l'heure... Martine est à l'arrivée... la boucle est bouclée.... Cà y est le voyage est bien terminé cette fois... Il faut reprendre la routine... Je passe voir le bateau qui demande à être nettoyé, je rencontre quelques copains.. tapes sur l'épaule... alors t'es revenu?.... Ben oui... on sent encore l'hiver dans les rues... C'est le jour du printemps...
Quelques dernières photos de Nouvelle Zélande? Ben oui, on va pas se priver.... Que des amis....

Kevin avec ses mouettes

Gwenn et Nicolas

Barry et son plat de scallops
 

Hello les terriens?... j'ai fait un trompage last time... Le nom du lac c'est Sumner, pas Sunmer... Bon pas important, vous aurez rectifié de vous même.... On n'est pas à çà près.... Pis les aventures, c'est surtout fait pour être vécu, pas pour être écrit....  Bon alors on y va pour la seconde partie... Attachez vos ceintures, çà va secouer un brin.... Les 3 du fond, j'aimerais que vous fassiez un peu moins les marioles quand je suis sérieux... Cà la fout mal... Je répèterai pas, çà tombera direct... C'est pas parce que vous connaissez les trucs avant tout le monde que c'est pour çà qu'il faut perturber le blog.... Bande de voyous.. Bon tout le monde est assis?  On y va...
Donc lever de bonne heure et de bonne humeur pour l'aube de ce troisième jour.. Rien qu'en me réveillant, j'entends le vent dans les manucas et les vagues sur le lac... Mon père Kevin tord un peu la bouche.... Cà va pas être gâteau côté navigation.... Effectivement, on se prend un café rapide, et on rejoint le boat... Ben c'est pas jojo... Les vagues déferlent et le lac est tout blanc.... Le vent est continu.. Même pas par rafales.. que du vent sans arrêt.. Et du Nord Ouest... very bad for fishing... ben oui mon copain, c'est la vie.. On se recueille un peu dans la voiture pour aviser.. Je propose qu'on aille tout simplement à pied au long du lac et pêcher en revenant. Au moins on n'aura pas le vent dans le nez... Et on pourra faire des lancers longs aidés par le vent... Ok, on fait comme çà.. On prend nos cliques et nos claques (je ne sais pas d'où vient cette expression tiens....?), et nous voilà partis pour 2 km de marche forcée dans le petit jour contre le vent.. Dans le petit gravier.. Pas évident, çà fatigue sévère ce petit jeu, on a les pieds comme du plomb à la fin.... Finalement, on arrive à la pointe que l'on s'étaient fixée... C'est un peu plus calme.... On attaque la valse des cuillères.. Plouf et replouf... pas grand chose.. Le terrain est accidenté à cet endroit, des grosses pierres partout... Kevin est le premier dans l'ébouli.... ET strike..!! Une belle brown d'un bon kilo et demie s'est pendue à son spinner... Beautiful fight, good conditions... Mon Kevin jubile... Il amène la belle mouchetée à terre.... Celle là, sans aucun doute on la garde.... Je passe devant Kevin et pas dix mètres plus loin, la même en couleur pour moi... Très joli combat... J'ai la truite à 1 mètre de la rive mais un mal fou à la faire accoster.... Elle est prise juste par en dessous de la gueule... Donc elle ne souffre pas et se bat comme un beau diable.... Finalement, elle arrive à la grève dans une gerbe d'éclaboussements.... Un partout.... égalisation...Dans la foulée, mon Kevin harponne une autre truite du même acabit, un peu moins grosse mais jolie quand même de l'ordre du kilo.  Je suis le seul à avoir amené le panier de pêche, j'hérite de toute la pêche... Cà commence à faire lourd : entre 4 et 5 kilos. Cà me rappelle mes gros paniers de truites dans le Tarn....
Et encore Kevin qui prend une "petite" de 35 cm..... Comme on est au "bag", il la relâche..... Cà nous permettra de continuer à pêcher.... Mais entre temps, nous revoilà exposés au vent... On ne fera plus rien... Enfin l'essentiel de la pêche est fait, on va pas se plaindre... Joli panier quand même...

On retourne au camp pour le breakfast. Tout le monde est levé, il est dans les 10 heures... Ross me redit que ce soir on va pêcher "at night", je me pose des questions vu le vent continu pour pêcher à la mouche.. On verra bien.... Après le breakfast... un petit sommeil me surprend et je me dore la pilule à côté du feu, bercé par les manucas qui dansent dans le vent...... Cool et bienheureux... Après çà on descend au bateau fileter les 3 nouvelles truites.. Le vent baisse doucement, le soleil brille, on va avoir un aprem de rêve, je sens çà... Effectivement, c'est super sympa... tout le monde chante comme un pinson.. On prépare le lunch : ce sera du poisson. Il y a du thon, du "blue nose" (ne me demandez pas ce que c'est, j'ai vu que des morceaux de viande) mais c'est super bon, et aussi du marlin.... Du coup, emporté par l'ambiance, je leur fait un petit beurre nantais avec tout çà... Ils adorent..... Les derniers morceaux disparaissent dans les estomacs affamés.... Petit vin blanc sec pour se gouleyer tout çà... Elle est pas belle la vie?
On reste à blaguer comme çà un moment et Ross et Melissia partent à la pêche au "big hole"... (Gros trou). C'est un coin de la rivière qu'ils connaissent bien mais qu'est pas la porte à côté, donc ils partent en voiture.... Ben nous, digestion aidant, on se fait un petit café , une pause gâteau et une pause sieste.... si bien que vers les 5 heures, le vent étant tombé, je prépare ma canne à mouche pour aller avec Ross.
Vers 7 heures, coup de klaxon, retour de Ross et Melissia.. Toute heureuse, faisant des grands signes..On s'approche et la voilà pas qui nous débarque un saumon...Wouhaaaa la bête..... Presque un mètre, 10 kilos...

Jamais vu une bête de cette taille... Kevin en est béat d'admiration.... Toute le monde est autour de Melissia.. Elle a attrapé son saumon dés le premier coup de ligne... 20 minutes de combat et voilà le résultat.... Ross nous promet de nous amener demain matin au "big hole"... Y a intérêt mon neveu, sinon on te les coupe à raz et on les donne à manger aux saumons....
Bon, Ross qui n'a pas oublié, se prépare pour la pêche "at night"... On se dirige en waders vers la bouche de la Hurunui, c'est là que se font les grosses mouchées... Enfin se faisaient parce que question mouchée, à part quelques bébés truites, on ne voit rien venir.... Le vent a recommencé à souffler entre temps et les conditions ne sont pas les meilleures... Dommage.... On revient au camp un peu déçus de ce que l'on pensait être un des bons moments du séjour... Mais bon c'est la vie... Tout au long du séjour, pour la pêche à la mouche, çà n'a jamais été vraiment favorable..... Autre pays, autres poissons, autres pêches.. Il faut savoir s'adapter.... Enfin j'aurai vu malgré tout un pécheur à la mouche en action.. En fait ils pêchent en "blind" c'est à dire sans voir le poisson.... Ce n'est pas vraiment ce que j'attends de la pêche à la mouche.....Sur ce on va se coucher après un bon dîner bien arrosé.. On finit au café irlandais ce qui n'est jamais une mauvaise fin de journée....
Dimanche matin, dernier jour.. Tiens je me suis endormi avant Kevin cette fois, donc, j'ai zappé la séance ronflements... Chouette... Ce qui fait que je suis bien disposé ce matin.... On part avec Ross en 4x4... car c'est toujours dans un terrain très accidenté.... On arrive au "big hole" le jour est à peine levé, l'eau est rose du reflet de l'aurore...

joli.... Le temps de descendre à la rivière par un chemin tordu.. Canne à l'eau, Ross nous montre où jeter...

et en ramenant, strike, un saumon.. Pas croyable..!! Ben si... J'enregistre une video de la prise... Un peu moins gros que celui de Melissia mais une belle bête malgré tout..... Ross est tout heureux.... On met nos cuillères à la trempette et nouvelle strike pour moi cette fois... Ben un saumon, çà déménage les enfants.... Rush d'un côté, rush d'un autre, toute la rivière y passe.... C'est que çà se laisse pas compter fleurette ces bêtes... Y a du tempérament, croyez moi..... 40 minutes de bagarre et je ramène un saumon de presque un metre (mesuré 90 cm) et de 8,5kg... Heureux le bonhomme.....
Kevin essaye, mais rien.. Du coup, il contourne la colline pour attaquer le "big hole" depuis le down stream... Et il fait bien, il se prend une bête qu'il mettra un heure et quart à remonter dans l'épuisette... Joli coup de ligne....

Mais pour amener l'épuisette, Ross a été obligé d'amener celle ci par le même chemin que celui emprunté par Kevin.... Et vous savez par quoi tenait l'épuisette ? car la clavette a été perdue entre temps? Par une branche de mes lunettes...! Comme quoi, la pêche c'est une question de détails....
Photos des hommes heureux et conclusion du voyage en nouvelle zélande par ce qu'on peut rêver de mieux en matière de pêcheur en eau douce...
Retour triomphal des héros au camp... Il ne nous reste plus qu'à tout ranger, plier bagages et faire route..
On revient des images plein la tête... Je me suis pris les œufs de saumon pour faire du caviar rouge..
Ben les amis, je peux vous dire que c'est délicieux et très proche du caviar d'esturgeon.. Photos à l'appui. Andrew et Hi'-ming on adoré. Nicolas, retenu à Dunedin parce que Gwen s'est flanqué un tour de reins, n'aura que les photos pour goûter... C'est la vie... Faut être là quand çà se passe...Les 3 du fond, comme vous avez été sages durant toute cette aventure, vous aurez droit à un toast de caviar.. Choisissez :

Pour la dernière image du séjour, je trouve qu'il fallait que je mette celle là.... non?....

 

Salut les amis... Un petit jus avant d'aller rejoindre Kevin pour une ultime party de fishing... La valise est quasi faite.. Les souvenirs emballés, je commence à donner mon adresse mail à tout le monde... C'est signe de départ prochain tout çà....

Le temps toujours au beau, bien qu'un peu frisquet sur le matin.. Je suis gâté pour la dernière ligne droite... La voiture a trouvé son garage pour les mois à venir (Fermé avec un verrou qui plus est....) Je vais pouvoir laisser quelques affaires qui ne craignent rien dedans. Je laisse tout le matériel de pêche et tout le matériel de polissage du jade, quelques habits et du petit matériel utile.... J'ai fait quelques jolies pièces de jade.. Mais que c'est dur à travailler....!!!  J'aime bien cette matière. Si j'avais une autre vie, c'est un métier qui m'aurait passionné...

Petit résumé des dernières impressions :
Avant tout, il faut avoir une voiture, et de plus un 4x4.. Si tu as l'intention de faire de la visite avancée, de belles photos, de la pêche, de la chasse... Sans 4x4, c'est du domaine de l'impossible. Le pays est trop sauvage, trop désert...
Autre chose importante : Avoir de solides amitiés sur place. Ne pas partir seul à l'aventure. D'une part c'est dangereux,car la Nouvelle Zélande est un pays dangereux. (On ne s'en rend compte que quand on se retrouve seul dans la nature, aux prises avec le "wild", le sauvage, le "busch" comme ils disent ici, aux grandes étendues désertes, au vent, aux montagnes glacées et enneigées.. Aux lacs profonds et tourmentés, aux rivières impétueuses et imprévisibles...), et d'autre part, il vous faut une connaissance du terrain, un guide, une logistique... Partir de France avec mon 17 centième en bout de ligne, les truites d'ici en rigolent encore.... Il a fallu apprendre une nouvelle façon d'appréhender la pêche, une nouvelle patience, de nouvelles ruses... En mer, tu te retrouves nez à nez avec des phoques, des lions de mer, des dauphins, des requins, des raies énormes, des serpents....
La canne c'est un tracteur... Le fil c'est de la tresse capable de remonter un thon de 250 kilos.... Jamais pris au dépourvu, faut du fort, de la grosse artillerie.... Mes leurres de Mogué? Ben çà marche.. très bien.. trop bien... Quand t'as un requins de 2 mètres qui te cisaille çà d'un coup de dent, t'as compris que tu boxes pas dans la même catégorie.... Ici on commence par attraper 20 kilos de bidoche à leurre (du barracuda ou de la tentacule de pieuvre), puis tu mets çà sur des hameçons à congre, attachés à la tresse avec du fil de fer... Quand tu commences à prendre des sharks (requins) tu comprends vite pourquoi t'as besoin d'être monté comme pour tracter le bateau.... Du sauvage, de l'imprévisible...
La Nouvelle Zélande c'est aussi une population très, très cool.... C'est vraiment difficile de se fâcher avec eux. Ils sont trop gentils... trop sympas... Pas vu beaucoup de mal embouchés... Pas de violence, pas d'insécurité... Tout est calme, lisse, transparent... Dés que tu fais mine de demander quelque chose, ils ont déjà fait pour toi tout ce que tu peux imaginer... Le geste amical, la rencontre immédiatement sympathique.. Pas de chichis, pas de grandes phrases, de l'efficace, du mesuré... So english....

Kevin c'est mon ami. On s'est trouvé comme çà, sans trop savoir exactement ce qu'on allait faire... Avec lui, j'ai découvert le pays, la façon de le dompter, apprécier la truite du jour... Parce qu'on prend une ou deux truites par rivière pas plus.... Mais quelle prise, quel souvenir.... Le jour de la Buller, on a mis le bateau à l'eau dans des conditions extravagantes... Avec le 4x4 on a emprunté, de nuit, un chemin à chèvres, à chaque virage, on aurait pu tout renverser (voiture et bateau)... On aurait pu s'enliser sur les petits graviers de la plage, on aurait pu sombrer dans les courants, on aurait pu casser le moteur dans les rapides... ben non, on a frôlé tout çà tout le temps de la partie de pêche... Et on a pris LA truite.... Après çà, le bar de Mogué pris avec du 35 centième, confortable sur ton bateau, n'a plus le même goût... C'est qu'on devient rapidement accrocs aux sensations fortes... Et quand on s'arrête de pêcher, qu'on prend un casse croûte, qu'on se rappelle les moments forts.. L'amitié est profonde et les moments partagés sont gravés....

Et quand tu manges ta langouste après avoir sauté dans des vagues plus hautes que toi, sorti des congres de 2 mètres, des requins nourrices du pot, vu des raies énormes venir sous ton bateau.. donné à manger aux phoques et aux albatros.. C'est pas non plus le même goût que ta queue de langouste de chez Carrefour.. Non pas que je crache dessus, mais franchement tu apprécies d'une autre façon ton frichti....
Voilà un peu de ce que souhaite partager avec vous... Un peu maladroit quand on parle de feeling... Mais c'est çà la Nouvelle-Zélande : du fort, du concret, du rude... et aussi du cool, de l'amitié, du farniente...
Peut-être avez vous compris que j'allais y revenir?
Décidemment, on ne peut rien vous cacher....
Bon aller, il est tard, juste le temps de vous illustrer l'histoire....
A bientôt les amis....